Depuis le 1er juillet 2025, une nouveauté importante impacte le coût de l’apprentissage en France.
Les entreprises qui recrutent des apprentis inscrits en formation supérieure (Bac+3 et plus) doivent désormais verser une participation financière forfaitaire de 750 €.
Cette mesure, issue du décret n° 2025-585 du 27 juin 2025, vise à rééquilibrer le financement du dispositif tout en responsabilisant davantage les employeurs.
Objectif de la réforme
Jusqu’alors, les coûts pédagogiques étaient intégralement pris en charge par les OPCO (opérateurs de compétences).
Désormais, une partie du financement est assumée directement par l’entreprise.
Cette contribution s’applique uniquement aux formations supérieures, sans impacter les contrats d’apprentissage de niveau CAP, Bac ou Bac+2.
Comment fonctionne cette participation de 750 € ?
Qui est concerné ?
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Les entreprises qui concluent un contrat d’apprentissage à partir du 1er juillet 2025 ;
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Les formations diplômantes ou titres professionnels de niveau Bac+3 à Bac+5 ;
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Les CFA (centres de formation d’apprentis) habilités à émettre les factures.
Montant et modalités
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Forfait fixe : 750 € par contrat d’apprentissage concerné ;
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Facturation différée : le CFA émet la facture après 45 jours de présence effective de l’apprenti en entreprise ;
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Paiement unique, sans mensualisation.
Cette mesure s’assure que la formation pratique a bien débuté avant de solliciter la participation financière de l’employeur.
Cas particuliers : rupture anticipée ou changement d’entreprise
Rupture avant 45 jours
En cas de rupture anticipée du contrat durant les 45 premiers jours :
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Le montant est ramené à 50 % de la contribution versée par l’OPCO au CFA ;
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Le calcul se fait au prorata du nombre de jours effectués.
Nouvel employeur après rupture
Lorsqu’un apprenti change d’entreprise après une rupture, le nouvel employeur ne règle plus que 200 €, considérant que la formation a déjà été partiellement financée.
Quel impact pour les entreprises ?
Cette contribution change l’équilibre économique du dispositif d’alternance.
Même si les aides existantes demeurent (aide unique à l’embauche, exonérations, barème d’âge, etc.), le coût net de l’apprenti augmente légèrement.
Exemples concrets
| Situation | Coût additionnel pour l’entreprise |
|---|---|
| 1 contrat d’apprentissage Bac+3 | 750 € |
| 2 contrats Bac+3 dans l’année | 1 500 € |
| 1 contrat Bac+5 + 1 Bac+3 | 1 500 € |
| Rupture anticipée à 30 jours | environ 375 € |
Les aides qui restent disponibles en 2025
Malgré cette nouvelle charge, plusieurs leviers permettent de compenser le coût de l’apprentissage :
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Exonération de cotisations sociales ;
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Aide à l’embauche d’un apprenti (jusqu’à 6 000 €) ;
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Barème de rémunération modulé selon l’âge ;
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Crédit d’impôt apprentissage pour certaines structures.
💡 Conseil expert : avant de signer un contrat d’alternance, demandez à votre expert-comptable une simulation complète du coût réel incluant toutes les aides et exonérations.
Pourquoi cette réforme ?
Le gouvernement souhaite impliquer davantage les entreprises dans le financement des formations supérieures, tout en conservant la dynamique record de l’apprentissage.
Cette participation symbolique de 750 € sert aussi à soutenir les CFA, confrontés à des coûts pédagogiques croissants.
En résumé
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La mesure s’applique à partir du 1er juillet 2025 ;
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Elle concerne les formations Bac+3 et plus ;
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Le montant forfaitaire est de 750 € par contrat ;
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Des ajustements sont prévus en cas de rupture ou de nouveau contrat ;
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Les aides à l’apprentissage restent actives.
Conclusion : anticiper et budgétiser
Cette réforme n’enlève rien à l’intérêt de l’apprentissage pour les entreprises.
Mais elle rappelle la nécessité de préparer le budget RH et formation avec une vision globale du coût réel d’un apprenti.
Avant de recruter, échangez avec votre expert-comptable pour :
✅ simuler le coût total après aides,
✅ choisir le bon statut (apprentissage vs professionnalisation),
✅ et planifier la gestion de vos ressources humaines.